Récits équestres

Salut à tous !

Je crée cette page pour vous partager les récits que j'aime inventer, toujours sur le thème des chevaux ! Une cavalière n'est pas cavalière pour rien ;)

Je vous propose de partager un chapitre de temps en temps de ma première histoire, dès que je l'aurai terminé. Restez connectés !



PS : Je ne suis pas du tout auteur, j'aime juste écrire pour moi. Donc ce n'est sans doute pas très bien écrit, mais bonne lecture quand même !


Une histoire espagnole

par Mina Richard

Chapitre 1

Un début d'été


Ce matin de juin, je passe ma dernière journée au lycée. Après tous ces jours passés enfermés dans une salle, à ne pas pouvoir aller voir les chevaux, les vacances sont enfin là ! Ce qui signifie liberté complète auprès de mes fidèles compagnons à quatre pattes, le vraie vie quoi ! Bref, après avoir dit à tous les profs « bonnes vacances ! » environ une dizaine de fois, je rentre chez moi avec l'idée de partir en balade avec Guapo. Au fait, je m 'appelle Lou et j'habite dans le sud de la France. Vous savez, là où le soleil et les moustiques se plaisent vraiment. Ce qui est d'autant plus gênant pour les chevaux, je les plains ! Pour me présenter, je suis une cavalière passionnée, je monte et j'aide au club qui est juste à côté de chez moi. Mes parents m'ont inscrit il y a quelques années déjà. J'y vais le plus possible, même si je ne monte pas à chaque fois. Là bas, je retrouve Guapo, un cheval espagnol dont je m'occupe car sa propriétaire n'est jamais là. C'est avec lui que j'ai passé mes deux derniers galops. Donc, si tôt arrivée à la maison et accueillie par mes adorables chiens, je repars en vélo. Arrivée au club, je m'attarde un moment sur les chevaux lâchés dans le grand pré des hongres. L'un des chevaux, Uno, un grand bai, lève la tête pour me regarder tout en continuant de manger son herbe. Puis je pars en direction des écuries, là où Guapo m'attend, dans son box. Fred est en train de faire le dernier box apparemment donc je dis bonjour puis je vais prendre mes affaires dans la sellerie. Anna, une de mes amies, me croise et je lui propose de venir avec moi. Une demi heure plus tard, nous sommes à cheval dans la forêt pour faire un petit tour.

« Tu savais que Guapo a été racheté par Arthur ? Il m'a dit ça tout à l'heure, ton poney appartient au club pour le moment, mais je pense qu'Arthur a une idée en tête.. » dit Anna, d'un air coupable.

« Comment ça ? Bon je savais que sa proprio allait le vendre de toute façon, elle ne vient jamais...Tu ne penses quand même pas qu'il va l'utiliser pour les débutants ?! Guapo est gentil mais ça veut dire que je vais devoir arrêter de m'en occuper... » Je réplique d'un ton attristé. En soit, je sais au fond de moi que cette situation n'était pas durable, et que sa propriétaire cherchait à le vendre. Logique qu'elle ait demandé à Arthur, notre moniteur étant toujours à l'affut du moindre cheval assez jeune pour remplacer ses vieux routards, qui eux, méritent bien la retraite.

« J'en sais rien, mais tu ne pourras plus le monter en cours, j'en ai bien peur... Je suis désolée... Si tu veux, je te prête Fidjy, me dit elle en caressant son poney isabelle d'une main. Il est super, surtout si tu veux sauter, il adore ça. »

« Merci, mais j'espère négocier avec Arthur pour garder Guapo. Je suis incapable de passer devant son box sans le sortir. Et c'est les vacances donc j'avais espéré participer à la fête du club avec lui cette année. Tu vas le faire toi ? »

« Juste le parcours de cso, le dressage et le carrousel je ne pense pas, Fidjy déteste vraiment le dressage .. Je sais que le saut ça va lui faire plaisir ! » Rajoute-elle avec un clin d'oeil.


Nous rentrons calmement au pas, après avoir trotté et galopé de bonnes minutes. Je suis en train de me battre avec la crinière de Guapo lorsque Arthur apparaît devant l'aire de pansage. Comme je m'y attendais, il me dit qu'il va récupérer Guapo pour les cours, surement petit niveau. Ce dont je m'attendais moins c'est que Guapo partira des écuries dans deux semaines pour l'Espagne ! Devant mon air ahuri, il m'annonce qu'un ami à lui veut l'acheter pour le tri du bétail, ou quelque chose comme ça. C'est bien la dernière chose à laquelle je pensais ! Je savais que Guapo avait été débourré et formé en Espagne, mais je ne pensais pas qu'il y retournerait dix ans après.

Arthur regagne le manège où Amélie et son nouvel alezan l'attendent pour un cours particulier, me laissant triste et seule dans mes pensées. Je regarde Guapo, ses yeux doux croisent les miens, puis il secoue sa (trop) longue crinière noire. Je suis presque au bord des larmes...Il faut que je me reprenne et que je trouve une solution. Impossible de ne rien faire. Je ramène mon beau Guapo dans son paddock pour la nuit. Il sera mieux dehors par cette chaleur. Ensuite je remets de l'eau et du foin à tous les chevaux passant eux aussi la nuit dehors. Le soleil commence à redescendre lorsque je quitte le club pour retrouver ma famille.


* * *

Chapitre 2

On saute !


Le lendemain matin, je décide de regarder un peu le site du club. Dans la page « souvenirs » je trouve une photo où Arthur et un autre homme sont à cheval devant une ganaderia, c'est le nom qu'on donne aux haras espagnols. Cet homme s'appelle Javier Cortes, c'est un vieil ami de notre moniteur. C'est le nouveau propriétaire de Guapo, et si ça se trouve son premier propriétaire. Mon cheval adoré va repartir chez lui apparemment, ça me console un peu.

Ma mère entre dans ma chambre et me demande si je compte aller au centre équestre aujourd'hui. J'ai promis à Cynthia, la gérante de la structure de venir donner un coup de main pour les balades de l'après-midi. Je dois aller préparer les poneys, et m'occuper de ceux qui ont fini les cours. Et j'espère participer à la leçon de ce soir, sans doute avec un autre cheval.

Plus tard dans la journée, après avoir préparé tous les shetlands pour les balades, je suis épuisée. Non pas par les poneys mais plutôt par les charmants enfants de l'après-midi. Il y avait au moins une trentaine de gamins qui couraient dans tous les sens, un vrai calvaire. Heureusement, le supplice est fini et la feuille où les noms des chevaux et des cavaliers sont notés pour le prochain cours, c'est à dire le mien, est affichée. Je me dirige vers le paddock où se trouve Lola, une jument grise d'environ un mètre soixante qui a sept ans. Nous allons faire du saut, un petit parcours est déjà installé dans la carrière. Je connais bien Lola, nous avons fait des concours ensemble la saison dernière. C'est une super petite jument polyvalente, le complet est sa discipline de prédilection. Pendant que nous échauffons nos chevaux, Arthur nous explique le travail de la séance. Il s'agit de sauter un oxer, une ligne courbe de verticaux puis un double à la fin. L'objectif était de compter ses foulées. Nous commençons par passer une croix puis un vertical et un oxer isolé. Vient le moment de faire le parcours entier et Lola réussit très bien l'exercice, seule une barre tombe, de ma faute. On finit sur un bon mètre. A la fin du cours, Anna, les filles et moi allons faire marcher nos chevaux.

« - La fête du club comporte une épreuve de doma vaquera, tu vas le faire toi ? Me demande Charlotte, qui monte Uno, le bai avec une grande liste.

- Oui j'aimerai bien, et je vais d'ailleurs voir si je peux monter Guapo pour la faire.. Ce sera un beau final. Il part la semaine prochaine.

- Oh ! Bon eh bien si tu veux, on s'entraine mercredi et vendredi avec Thomas, tu veux te joindre à nous ? On ira dans la carrière de derrière, elle n'est pas prise à seize heure.

- OK, pourquoi pas. Je t'envoie un message ! »

En plus de trouver un plan pour accompagner Guapo en Espagne, je devais maintenant apprendre une reprise de doma vaquera ! La belle affaire. Bon, il me reste une semaine, je devrai y arriver.


* * *

Chapitre 3

Toute une organisation !


La semaine passe vite. Entre les entrainements de doma vaquera qui s'enchainent et mon travail au centre équestre, je ne vois pas le temps passer. Je connais la reprise que je vais dérouler avec Sheitan par cœur. Celui ci est un très bon maitre d'école, notamment en dressage. Je n'ai qu'à lui demander une figure en plaçant mes aides correctement, il la réalisera. Bref, Guapo et moi sommes prêts pour samedi. Il me reste donc une chose à faire.

Voilà, je viens d'envoyer un mail au nouveau propriétaire de Guapo, au sujet d'un stage ou d'un séjour. J'ai vu sur son site qu'il recherchait des jeunes de mon âge pour travailler dans son écurie. Plus tard, dans le bureau d'Arthur, je lui annonce que je pars avec Sheitan et lui demande s'il reste une place dans le camion. C'est parfait, il va pouvoir m'amener ! Je sors du bureau, tout heureuse en me disant que j'ai eu de la chance qu'Arthur soit de bonne humeur.

Anna court dans ma direction.

« Hé, Lou ! T'as pas vu Fidjy ?

« Non, j'étais avec Arthur. Qu'est ce qui se passe ? »

« Je crois qu'il s'est enfuit. Je l'avais mis dans son paddock mais j'ai peut être mal fermé... » dit elle en dansant d'un pied sur l'autre. Nous parcourons alors le centre des yeux. Soudain, une idée me vient à l'esprit. 

« Je sais ! Viens, suis-moi ». Je vais directement derrière le manège là où se trouve un ou deux pommier. « Il y a eu du vent cette nuit, peut être que les pommes sont tombés de l'arbre ! »

« Oui je le vois, il est là bas ! Pff, merci Lou, ce poney est un vrai ventre sur pattes ! »

Pendant qu'elle rattrape le fuyard, je lui apprends ma virée en Espagne, dans le but de suivre Guapo.

« Wouah ! Et tes parents sont d'accords ? C'est super, mais tu pars combien de temps ? »

« Humm faut que je leur en parle... Deux semaines, voir un peu plus, au retour je prendrais le train, et sinon Arthur m'amène, je l'ai convaincu ! Et je parle à mes parents ce soir... » j'annonce d'une petite voix. Il est vrai que retarder le moment n'est pas bénéfique.


Je passe faire un bisou à Guapo et lui dire à demain pour la fête du club. Quand j'arrive à la maison, ma mère est en train de cuisiner. Je profite de ce moment pour aborder le sujet. En m'écoutant, maman a l'air sceptique. D'abord elle me reproche de ne pas lui en avoir parler plus tôt, puis finalement me dit qu'elle va en discuter avec mon père. Après le dîner, nous regardons la télé avec mon frère, les chiens dormant à nos pieds, sur le tapis. Je vois que mes parents s'apprêtent à me dire quelque chose. C'est ma mère qui prend la parole en première :

« On est d'accord pour ton voyage à condition d'appeler le monsieur qui t'accueille afin de savoir où tu vas être hébergée, nourrie, ... »

« Oui et interdiction aux sorties nocturnes ! Et on s'appelle le soir » rajoute mon père, en souriant devant mon air ravi.

« Bien sûr, papa ! Évidemment. »

* * *

Chapitre 4

Fête du club


Le jour de la fête du club est arrivé. Pour l'occasion, le centre équestre a été décoré de guirlandes vertes et jaunes, les couleurs de concours. Dans la carrière le parcours de saut est installé. Le manège, lui, servira de carré de dressage pour l'épreuve de doma vaquera. Guapo hennit dans son pré. Je le ramène dans les écuries pour commencer à le préparer. Pour respecter le thème, j'ai choisi de lui mettre un tapis rouge style ibérique, un frontal à pompoms et des bandes rouges. Ma robe rouge et noir s'accorde parfaitement avec sa tenue à lui. Une fois prêts tous les deux, et à cheval, direction la carrière de détente où les autres cavaliers progressent avec leurs chevaux. Parmi eux, il y a Charlotte avec Pirouette, sa jument alezanne depuis deux ans. Thomas est là lui aussi, sur Uno. J'ai moins d'une demi-heure pour échauffer Guapo. Mon beau noir se met presque directement au travail, il a du sentir l'évenement qui se prépare. Ma reprise se compose d'accélération et de ralentissement, de demi volte assez serrées, d'un reculé, et d'une pirouette au galop. Cet exercice, compliqué à réaliser, est le préféré de Guapo, ce qui me rassure un peu. Il ne les loupe jamais. Pour bien le préparer, je fais beaucoup de transitions, sur des cercles d'abord puis des voltes. J'allonge le galop sur une ligne droite, le reprend au canter sur la diagonale pour changer de pied. Ce cheval m'épatera toujours. Il m'a tellement appris, moi qui était il n'y a pas si longtemps ignorante en matière de dressage espagnol, voir même de dressage classique.

Enfin, j'ai le signal pour entrer en piste. Je le met au trot et vais me présenter au jury, comme pour un officiel. Mes parents et mon frère sont là, comme la majorité des parents des cavaliers du jour.

Je me lance, sur la musique espagnole choisie. Contrôle dans le pas, reculé de cinq pas, arrêt, départ du galop, allongement, petit trot les rênes dans une main... Tout s'enchaine vite et nous voilà à l'arrêt final. Je suis très contente de Guapo, il a été parfait. Je lui carresse l'encolure en sortant de piste. « Super loulou, tu es génial » je lui chuchote.

Le reste de la journée se déroule joyeusement. Les filles font le parcours de saut, et on me propose de monter Quartz, un poney pie, pour le faire moi aussi ! Je monte donc ce petit poney qui saute comme un chef. Plus tard, tout le monde participent au barbecue. Anna, Charlotte et moi nous retrouvons pour manger.

« Quelle super journée ! »

« Tu l'as dit ! Fidjy était trop heureux de faire la puissance je crois, il m'a lancé je ne sais plus combien de coup de culs, dit Amélie. »

« Tous les chevaux étaient extras, bon peut être à part Uno sur le saut -les barres étaient tombées comme des allumettes- mais on sait tous qu'il n'aime pas vraiment ça. »

La journée s'enchaine, et nous passons tous un très bon moments. Et elle se finit avec nos bavardages et nos rires, autour de nos fabuleux compagnons que sont les chevaux.

* * *

Chapitre 5

Le grand départ pour l'Espagne


Ça y est, nous sommes mercredi. Hier, nous avons préparé le camion et aujourd'hui c'est le grand jour. Guapo doit repartir en Navarre, à l'écurie « Hipica Alegría » de Javier Cortes. Et je viens avec lui ! C'est ma mère qui m'amène en voiture jusqu'au club, avec mes affaires. Il est huit heure du matin, nous partons dans une demi heure, le temps de monter Guapo dans le camion. Après avoir dit au revoir à ma mère, je vais directement chercher le loulou pour le brosser et lui mettre des protections de transports. Arthur me rejoint, Guapo monte très bien et hop c'est parti !


Nous roulons depuis maintenant trois heures, il nous reste encore une heure de route. On s'est arrêtés bien sur, notamment pour donner à boire au cheval.


Le paysage est assez terne par ici. Tout est plat, sans compter les falaises au loin, et la végétation est plutôt rare. Quelques arbres, quelques buissons mais pas plus. Nous nous engageons sur un chemin et j'aperçois bientôt un portail. Quand nous arrivons enfin à destination, il est environ midi et demi. Cet endroit, ou plutôt la maison de Guapo, est vraiment beau. Une grande maison avec des colonnes, tipique espagnole, domine des écuries. En face de celles ci se trouve un marcheur et un manège. De l'autre côté, il y a des prés, des paddocks... Les chevaux ne sont pas les seuls animaux de la maison, je vois des taureaux paissant tranquillement dans un pré. Un homme, d'une quarantaine s'approche de nous, entouré de deux gros chiens.

« Hola Javier ! Comment ça va depuis tout ce temps ? » demande Arthur, un grand sourire au lèvres.

« Très bien et toi ? Ah oui, la dernière fois c'était pour la course à Madrid tu t'en souviens ? Maya, Luna, au pied » dit-il dans très bon français. Puis en s'adressant à moi : « Hola chica, c'est toi Lou, la petite stagiaire qui vient travailler ici ? »

« Oui c'est ça. Ravie de vous rencontrer ! Cet endroit est superbe !» je commente.


Je me charge d'ouvrir le camion et de descendre Guapo, qui hennit. Il est étonnamment calme, comme s'il reconnaissait. Les chevaux ont bonne mémoire donc ça ne m'étonne pas. Javier le caresse et prend la longe. Guapo regarde en direction d'un gros espagnol bai, guidé par un garçon. Celui ci nous sourit en passant.

« Voici Juan, il travaille ici depuis deux ans. C'est lui qui te montrera ce que tu dois faire demain, Lou. En attendant, allons mettre Guapo au box. Il n'a presque pas changé dis moi Arthur ! Sauf qu'il fait plus sage, avec le temps ! » rigole Javier.


Puis Arthur est invité à rester manger. Je fais la connaissance de sa femme, Marta, qui est la monitrice de la structure. Elle donne des cours de dressage à une équipe de cavaliers assez connus en Espagne, nommés les « jinetes ».

* * *